Lost in Tatami
Petit miso petit dodo
Tokyo maxi

Après une expérience japonaise traditionnelle à Shuzenji, notre retour à Tokyo est marqué par l’envie de découvrir la vie des japonais d’aujourd’hui. Plongée dans la vraie vie Tokyoïte.

Grace à Airbnb, nous avons loué un authentique appartement tokyoïte. Par ‘authentique’ comprenez ‘petit’. Vraiment : on touche le plafond, on se cogne dans les abat-jours, en tendant les bras on peut presque toucher les murs de part et d’autre de chaque pièce. On a l’impression d’être Gandalf dans la maison de Bilbo. La cuisine est une dînette : mini-poêle, mini-assiettes, mini-rice cooker. Il y a même des sushis en plastique (véridique !) pour jouer à la marchande de sushis.
Les Japonais sont certes un peu plus petits que nous mais pas tant que ça. Leur secret pour vivre dans des appartements nains ? Ils vivent par terre ! Dans l’appartement, il n’y presque pas de meubles, tout est posé par terre directement sur le tatami ; il n’y a pas de chaise, on s’assoit  sur le tatami ; il n’y a pas de lit, on dort sur le tatami (avec un petit matelas quand même). On pensait que le coup des tatamis, c’était un truc des auberges traditionnelles pour amuser les touristes (et leur casser le dos), et bien non ! Les Japonais ont vraiment ça chez eux. Sur les vitrines des agences immobilères, la taille des appartements est carrement donnée en nombre de tatamis ! Il ne faut plus s’étonner du nombre de publicités pour lutter contre le mal de dos.

Quand nous en avons eu marre de ramper dans notre appartement, nous sommes partis découvrir un autre aspect de la vie japonaise : la cuisine. Nous avons pris des cours pour préparer de la cuisine washoku, la cuisine japonaise du quotidien avec ses petits plats et sa petite soupe miso. On a appris que même si tout est posé en même temps sur la table, il y a un ordre pour manger. Notamment, le miso étant un peu le fromage du Japon, on ne boit pas la soupe miso en entrée, comme des restos jap’ en France, mais à la fin, comme le fromage. La cuisto nous explique que la cuisine japonaise est très saine car elle contient deux fois mois de calories que la cuisine occidentale. On s’est dit que si on servait aussi le cassoulet dans un dé à coudre, ça ferait effectivement moins de calories !

La vie à Tokyo est trépidente et éprouvante. Alors, que font les tokyoïtes pour se ressourcer le week-end ? Ils vont à la mer ! Du coup, nous aussi. Direction Kamakura, l’Arcachon de Tokyo -avec un bouddha géant à la place de la dune du pila. Au programme : bord de mer (moche) avec surfeurs, randonnée dans les collines et temples zen. Ici, on peut fuir la foule et la cohue du métro pour trouver… la foule et la cohue des temples ! Les temples zen n’ont jamais aussi mal porté leur nom. Dans un des temples, il y avait plus de 4 heures de queue (très bien organisée) pour aller voir quelques cailloux moussus…

Nous nous sommes aussi essayé à une autre passion japonaise : prendre des photos de fleurs (et de mousse) en gros plans. Pendant que les occidentaux photographient les monuments, les japonais sont agglutinés autour des hortensias pour faire des gros plans des fleurs. On a essayé de faire pareil… ça promet des super soirées diapos !

Lassés de voir la vie en gros plan au ras des tatamis, nous avons pris de la hauteur en montant dans l’ascenseur le plus rapide du monde qui nous a emmené sur la 2ème plus haute tour du Japon, sise à Yokohama. Yokohama est à Tokyo ce que Malemort est à Brive (3,7 et 14 millions d’habitants respectivement quand même, OK c’est un peu plus grand que la mégalopole corrézienne), les deux villes sont tellement imbriquées que l’on ne peut pas distinguer quand s’arrête l’une et quand commence l’autre. Leurs métros sont même étrangement connectés : on monte dans un métro à Yokohama qui tout d’un coup change de nom et de numérotation quand il devient un train express qui nous ramène directement à côté de chez nous à Tokyo.

De retour à Tokyo, on s’est dit que les tokyoïtes devaient faire comme les parisiens : courir les expos à la mode. Dimanche, on s’est donc précipités dans The expo du moment : l’histoire du monde en 100 objets, organisée en collaboration avec le British Museum. On était effectivement pas tout seuls. On avait par contre oublié que les tokyoïtes parlent tous japonais… mais pas nous ! Tant pis pour les explications de l’expo qui ne sont même pas fournies dans la langue du British Museum. La pierre de Rosettte exposée dans l’expo (enfin, une copie) est là pour nous rappeler qu’il faut du temps pour percer les secrets des autres civilisations.

PS : Les enseignes du jour

Nous avons beaucoup ri avec les enseignes de mode, mais celles des restaurants sont également assez gratinées. Tour d’horizon.
Nous avons particulièrement apprécié le “Restaurant Bambi”, pour ceux qui ont envie de manger Bambi en plus de sa maman. Toujours très poli, le resto “Cuisine Habits, s’il vous plait”, à qui on a envie de répondre “arigato gosaimaaaas”. Tout cela donne envie de rire, ça tombe bien il y a justement un resto qui s’appelle “RIRE”, ou un poil plus moqueur, le resto “Tralala”.
Le “Café de Métro” est opportunément placé dans le “Marché de Métro” qui, vous l’aurez deviné, est dans le métro. Si l’on n’a pas beaucoup faim, on peut aller à la pâtisserie restrictive “Un Gâteau” (d’inspiration fordiste ?) ou alors s’envoyer une tarte aux “French D’mande” en bonne et due forme.
Cerise sur le gâteau : une authentique boîte de “Fromage de J’aime” qui contient seulement “45% de matière”. Si les 55% restants ne sont pas de la matière, c’est de l’amour sans doute ?



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