Il faut au moins être architecte -ou urbaniste- pour préférer le béton d’Auguste Perret à la plage de Lucien Barrière. Le samedi, les Havrais prennent le pont de Normandie pour aller se baigner à Deauville. Mais nous, nous l’avons pris dans l’autre sens pour aller visiter le Havre.
Nous étions bien seuls à déambuler dans ce centre ville classé, rien de moins, « Patrimoine Mondial » par l’UNESCO. Pas complètement seuls, on a croisé ici ou là des archiphiles qui photographiaient des moulures en béton ou des détails des colonnes.
Ce sont les mêmes que l’on a retrouvé plus tard pour visiter l’appartement témoin d’Auguste Perret dans le premier bloc d’immeuble qui a été reconstruit après la seconde guerre mondiale. Le père Auguste, chargé de la reconstruction de la ville complètement rasée en 44, a choisi le béton. Un materiau moderne, malléable, peu cher et qui exploitait le savoir local des entreprises… qui avaient construit les bunkers du mur de l’Atlantique. Perret a montré qu’on peut faire de très belles choses avec du béton brut en le travaillant un peu.
La ville était cependant désespérément vide pour un samedi après midi. La faute au béton ou au sable de la plage ?