Ici, c’est l’Amerique, tout est plus grand ! Et ce ne sont pas juste les unités qui sont différentes, c’est la relation aux dimensions qui n’est pas la même.
On s’en rend compte dès l’aéroport. Nos valises qui nous semblaient énormes à Paris sont devenues rikikis sur le tapis roulant par rapport aux valises monstrueuses des passagers américains.
Et pour mettre ces grosses valises, les ricains ont des grosses voitures – que dis-je, de très grosses voitures : des Fords mustangs avec un capot de 2 mètres de long, des pick-up avec une énorme benne et quatres roues à l’arrière… on croise sur la route des véhicules montés sur échasses avec des roues énormes. Le docteur Freud aurait sans doute eu beaucoup de choses à dire sur cette inflation des proportions automobiles !
Au quatrième jour de notre périple, nous avons rejoint Eric et Marlène pour préparer notre réveillon du nouvel an. Ils nous ont emmenés faire les courses chez CostCo, un supermarché spécialisé dans les grosses courses. Marlène nous avait prévenu, c’est plus que du shopping, c’est une expérience américaine. Et effectivement c’est… huge. Dès l’entrée, les caddys donnent le ton : ils sont suffisamment larges pour y loger deux gamins côte à côte (cf. photos). A l’intérieur, on est dans un hangar genre entrepôt Ikea avec des produits jusqu’au plafond. Ici tout est vendu en gros : la viande par barquette de 2 kilos, les fruits par cageot entier, le Coca par gallon, les gauffres par 72, les chips par paquet de 5 livres, l’alcool par bouteille de 1,75 litre, et même le paracétamol par boite de 500 pilules, y’a de quoi en avoir mal à la tête ! On dirait que tous les emballages sont sous stéroïdes, que tout a enflé. Pour une recette, on avait besoin de 50 grammes de lardons, on s’est retrouvé avec 1 kilo de lard (et on a bouffé du bacon tout le weekend). On comprend mieux pourquoi les américains ont des pick-up avec des grosses bennes : c’est pour mettre leurs courses !
Pour passer le réveillon, nous avons élu domicile dans une jolie cabane au fond des bois : un petit chalet en bois au bord d’une rivière, à l’ombre des séquoias. Entouré par les redwoods de 50 mètres de haut, on comprend mieux la course au gigantisme : ici c’est la nature qui donne le ton. Du grand canyon aux arbres géants, la nature prend des proportions extraordinaires. Alors forcement, pour évoluer dans cette immensité, l’homme a besoin d’un véhicule aux dimensions adaptées… et de paquets de chips de 5 livres !