C’est la troisième fois que Nicolas et moi visitons l’Égypte ensemble. Ce fut d’abord la destination de notre tout premier voyage tous les deux. A l’époque, nous logions dans des auberges de jeunesse sympathiques mais miteuses.

Puis nous sommes revenus, quelques années plus tard, descendre la Vallée du Nil. Embourgeoisés, nous avions opté alors pour une formule Club Med Aventure. Une « Aventure » assez relative avec GOs et buffets à volonté.

Cette fois-ci, prenant le prétexte de célébrer les 40 ans de Nicolas, nous sommes encore monté d’un cran en termes d’hébergement. C’est au Winter Palace de Louxor que nous avons posé nos valises. Un palace anglais construit au millénaire précédent pour permettre à l’aristocratie britannique de venir découvrir les mystères de l’Égypte tout en bénéficiant d’un confort impérial.

Point de britanniques dans notre expédition, mais le gratin de l’aristocratie villeneuvoise (les parents de Nicolas) accompagné de la reine-mère de Brive-la-Gaillarde en personne. Tout ce petit monde s’est parfaitement adapté au luxe impérial de cet établissement suranné et à son fabuleux jardin au cœur duquel se nichent des petits bars et une piscine chauffée à 28°C. C’est sûr que c’est plus confortable que les auberges de jeunesse !

Nous avons commencé ce séjour par une expérience 100% égyptienne. Nous nous sommes mis en tête d’acheter un « Luxor Pass » qui permet selon la réclame d’accéder à l’ensemble des musées et sites archéologiques de la ville, y compris certaines tombes à accès restreint. Une promesse alléchante. Qui s’est rapidement transformée en jeu de piste kafkaïen.

Résidant dans un palace, c’est d’abord vers le concierge que nous nous sommes tournés pour savoir où acheter ce précieux pass. Chou blanc. Mohammed Ali, l’homme aux clés d’or (et aux poings d’argent ?), n’avait jamais entendu parler de ce mystérieux sésame. Après quelques coups de fil, il nous a redirigé vers l’Office du Tourisme. A l’OT, une dizaine de personnes peignaient consciencieusement la girafe dans un bâtiment clinquant mais vide de touristes. Une préposée, ravie de voir passer des clients, nous a expliqué avec un luxe de détails les bénéfices du pass avant de nous renvoyer pour l’acquérir vers le bureau du Service des Antiquités situé « derrière le musée ». Nous nous sommes donc rendu au musée et nous l’avons contourné. Une fois « derrière », pas la moindre indication d’un quelconque service des antiquités. On est rentré au pif dans une cour et on a demandé. Un type en a interpelé un autre, qui est allé chercher une clé pour ouvrir un petit bureau où effectivement on pouvait acheter les fameux Luxor Pass. S’en est suivie une surprenante « cérémonie » de préparation des pass. Un rituel complexe à base de photocopies, de remplissage de formulaires et d’agrafage. Pour l’occasion, le directeur des relations publiques des antiquités égyptiennes de Louxor en personne (il nous a filé sa carte) était secondé d’un assistant agrafeuse : le directeur tenait les papiers tandis que l’autre maniait l’agrafe. Le tout à pris une bonne demi-heure pour faire 5 pass, sous nos regards médusés.

Depuis l’époque pharaonique, l’égypte est administrée par des scribes et des fonctionnaires. Ce rituel de l’agrafeuse est peut-être une réminiscence des temps anciens ?

Nous nous sommes dépêchés d’aller tester notre pass dûment agrafé en filant visiter le temple de Karnak et ses fameuses colonnades.

Mais c’est le lendemain que nous avons pu constater le vrai pouvoir de notre pass. Dans la vallée des Rois, alors que les rares touristes chinois et surtout égyptiens se pressaient pour visiter les 3 tombes autorisées, nous, nous avions accès à l’ensemble des tombes. Visite à tombeau ouvert ! Avec une expérience VIP lors de la visite de la fantastique tombe de Sethi 1er que nous avons visité tout seuls. Mais sans photos : c’est interdit ; Sethi pas dommage ?

Un peu plus loin, notre pass toujours en main, nous sommes allés voir un temple funéraire (celui de Ramsès III, si je me souviens bien) et des tombes de la vallée des Nobles. Chez les nobles, on a trouvé des représentations de scènes de la vie quotidienne. On a vu quantité de scribes prenants des notes. On a bien cherché mais on n’a pas vu de bas-relief qui dépeint la cérémonie de l’agrafeuse. Etrange.

Hôtel

Pavillon Winter Palace

Situé dans le jardin du vénérable Old Winter Palace, le « Pavillon » offre tous les services du palace mais dans un bâtiment moderne (et à un prix un peu plus accessible).

Visites

Temple de Karnak

On y est resté que deux heures et demi. Mais on aurait pu y passer la journée tellement c’est grand. Certains ont même consacré toute leur vie à l’étude de ce complexe de temples qui ont été bâtis sur plus de 2000 ans.