Il y a encore quelques années, une photo était un événement. On cadrait avec attention, on réfléchissait avant d’appuyer sur le bouton pour ne pas gâcher la pellicule. Et pour les moments exceptionnels, on faisait encadrer sa photo, voire on la faisait graver sur une assiette.
Aujourd’hui, tout ça, c’est fini ! Les photographes-fabricants d’assiettes intallés sur les sites touristiques se morfondent car la mode est au selfie : téléphone à bout de bras, cadrage approximatif, site touristique vaguement en arrière-plan, clic clac, c’est sur Facebook ou Twitter, accessible à la planète entière (qui n’en demandait sans doute pas tant).
En haut du Corcovado, le célèbre Christ Rédempteur qui domine Rio, on a le choix entre un selfie avec la vue sur la ville ou un selfie avec le Christ himself. Le mieux est de confier son téléphone à un assistant afin de pouvoir se faire prendre les bras en croix… Derrière la bobine souriante des selfieteurs, on peut apercevoir une ville tentaculaire dont les banlieues serpentent autour des montagnes et des parcs naturels pour s’échouer sur des plages immenses. Après être allés voir ce qui se cache sous la robe du Christ (réponse : une chapelle !), nous partons à la recherche d’un point de vue plus dégagé et plus sauvage.
Point culminant de Rio à 1020 m, le pic de Tijuca s’atteint par une randonnée dans le parc naturel du Tijuca et se finit par une grimpette un peu raide via des “marches” d’escalier approximativement taillées dans la roche. Vue panoramique – et vertigineuse – garantie ! Beaucoup moins de touristes mais cela n’êmpeche pas la petite dizaine de courageux de faire quelques petits selfies devant le panneau indiquant l’altitude au sommet. Avouons-le, nous avons cédé à la tentation !
Après Rio vue d’en haut, Rio vue d’en bas. A bord du bateau qui fait le tour de la baie de Rio, les pratiques photographiques se font plus raffinées : la proue du bateau se transforme en studio photo impromptu où les groupes de touristes se succèdent pour immortaliser leurs frimousses ravies devant le pain de sucre, le pont qui traverse la baie (14 km, même avec le téléphone à bout de bras on ne peut pas le rater) ou la soucoupe volante qui sert de musée d’art contemporain (design by Niemeyer). Mention spéciale pour les brésiliennes qui prennent des poses dont l’élégance est proportionnelle à la longueur de leur short.
Ne pouvant échapper aux selfies, ni en l’air ni sur l’eau, nous nous réfugions en cuisine ! Nicolas et moi nous sommes inscrits à un cours de cuisine brésilienne. Au programme, les plats typiques, la feijoada (sorte de cassoulet brésilien), la moqueca (poisson au lait de coco) et bien sûr la préparation de la caipirinha. Arrivés au cours, surprise : une équipe de TV Globo nous attendait pour faire un reportage sur les étrangers qui découvrent la cuisine brésilienne. Plus fort que le selfie, le reportage télé sur ses vacances. Et en plus, c’est sur Facebook !!
http://l.facebook.com/l/FAQHhhwFOAQFpO6wD05G1OPUdjHxdjVYaHOmxDipmOBUl9A/g1.globo.com/globo-news/estudio-i/videos/t/todos-os-videos/v/curso-cook-in-rio-ensina-culunaria-brasileira-para-estrangeiros/3566946/
A ne pas manquer, la séquence où l’on voit Nicolas faire de la cuisine. Un document rare !