Ancienne ville d’étape sur la route de l’or entre Ouro Preto et Rio, Tiradentes est maintenant devenue une destination à part entière. Une destination touristique. Tiradentes, c’est un peu Collonges la Rouge, en blanc.

La ville a soigneusement conservé son charme d’antan. Les routes sont pavées, les petites maisons typiques sont pimpantes. Les tavernes et bars accueillent toujours les voyageurs : on y sert toujours une “solide” cuisine mineira dont la solidité n’a rien à envier à nos confits et pommes de terre sarladaises. Et il y a toujours des chevaux pour voyageurs. Sauf que maintenant, ils tirent des carrioles “promène-couillons” à l’effigie de Hello Kitty ou de Woody Wood Pecker…

La ville a bien sûr conservé son lot d’églises dans lesquelles nous n’avons pas manqué de nous précipiter pour admirer ce que le Routard appelle “les trucs en ure” : peintures, sculptures, dorures. Surtout des dorures d’ailleurs. On a même poussé le vice jusqu’à visiter le musée de la liturgie. On devient des spécialistes des saints locaux, on reconnait Sainte Barbe et Saint Benoit au premier coup d’œil !

Pour se rapprocher encore plus de l’esprit des chercheurs d’or et pour expier les calories de la cuisine mineira, nous sommes partis à l’ascension de la montagne environnante. Comme le faisaient les pionniers, nous nous sommes fait guider par un indigène (enfin… une agence de voyage, quoi). Caroline ayant gravi l’Himalaya, Nicolas et moi ayant affronté Table Mountain (c’est presque pareil à quelques milliers de mètres d’altitude près, cf. le voyage en Afrique du Sud), le trek s’est révélé être une petite promenade de santé. Du coup, nous sommes rentrés largement avant le coucher du soleil et l’arrivée du froid.

Car, ici, hémisphère sud oblige, on est en hiver. Évidemment, il faut relativiser l’hiver : à Rio, shorts et tongs restent de rigueur. Mais on nous avait prévenu que dans les montagnes du Minas Gerais, nous allions avoir plus froid. Prévisions météo : 23*C le jour, 7/8*C la nuit. On a connu des hivers moins cléments à Paris, et même certains mois de juillet ! Alors, on a sans doute pris les mises en garde un peu à la légère. Tout comme notre garde-robe.

Parce qu’à Paris, quand il fait froid, on ferme les portes et si besoin on met le chauffage. Ici, jamais ! Tout est ouvert. Dans les restos, les portes et les fenêtres sont grandes ouvertes, tout le monde grelotte en mangeant. A l’hôtel pareil, les chambres sont bien aérées… Du coup le lit est gelé et la salle de bain est une glacière. Pas le moindre chauffage à l’horizon. Pire, dans les bus, ils rajoutent la clim ! On a l’impression de voyager dans un camion frigorifique. Passé 6 heures du soir, c’est impossible de trouver un endroit où il fait plus de 10*C. Résultat, après le coucher du soleil : resto, caipi et dodo à 21h. Et on revient à Rio avec une bonne crève ! Ça nous apprendra à ne pas écouter ce qu’on nous dit !