L’avion permet d’enjamber le mur d’Hadrien (qui sépare l’Angleterre de l’Ecosse) aussi facilement qu’un mexicain enjambe le mur de Trump. Et Hop ! (comme on dit dans la filiale régionale d’Air France), nous voilà en Ecosse.

Sitôt arrivés sur le sol le plus au nord de sa Gracieuse Majesté, nous devons nous confronter aux particuliarités locales : l’accent à couper au couteau, les moquettes en tartan et la conduite à gauche. Le premier fait mal aux oreilles, les deuxièmes font mal aux yeux mais si on y prend pas garde, c’est la conduite à gauche qui peut faire le plus mal ! C’est pourquoi, par le truchement de l’internet, nous avons réservé une Jaguar. Un véhicule au flegme britannique et à la boîte automatique, idéal pour conduire du mauvais côté.

Las, au comptoir de l’agence de location, point de Jag. Notre tire brit a été « upgradée » en caisse germanique : on nous tend les clés d’une grosse BM surbaissée que n’aurait pas renié le père Maisonneuve. Couché dans le siège baquet de l’imposant bolide teuton, on sent bien les chevaux sous la pédale mais on voit quasiment pas la route. Parfait pour filer à 200 km/h sur les autobahns de la Rhur mais un peu risqué pour les chemins étroits des highlands. Au plus grand étonnement du personnel de l’agence de location, nous revenons rendre la BM et négocions fermement pour être « downgradé ». C’est donc à bord d’une modeste Focus de l’américain Henry Ford (noire, forcément) que nous sillonnerons l’Ecosse.

Premier arrêt pour la Focus et ses occupants : Sterling, l’ancienne capitale de l’Ecosse. L’occasion de visiter un beau château et de réviser l’histoire du pays, avec son lot de mariages, trahisons, régences, guerres et sièges. Je vous la fais courte : les écossais se foutent sur la gueule avec les anglais. Et les Français jettent de l’huile sur le feu.

A l’époque médiévale, point de Jaguar non plus pour se déplacer. Mais si l’on en croit les tapisseries, il y avait des licornes. L’histoire ne dit pas si elles chevauchaient à gauche.