Dia 1 – The girl (and boys) from Ipanema
L’avion se pose au petit matin alors que le soleil commence juste à pointer le bout de ses rayons sur la baie de Rio. Dans son immeuble à la façade rose des années 20, genre Grand Budapest Hotel, rescapée des pelleteuses à la soldes des architectes “modernes” du front de mer, le père de Caroline nous attend avant de partir faire son footing matinal sur la plage. Nous voilà vraiment à Rio.
Ayant decliné prudemment l’invitation pour la course de 6h30, nous l’accompagnons faire les courses un peu plus tard au marché bio du dimanche. Course est clairement un mot que nous préférons au pluriel ! Et ces courses sont hautes en couleurs : des étalages superbes avec des oignons en rang d’oignons, des oranges pas pressées, un carambolage de caramboles, des choux, chouchous et pleins de fruits dont on ignore le nom. Ça donnerait presque envie de manger des légumes.
Cette escapade au marché nous permet de découvrir la rue brésilienne. Ici les piétons traversent n’importe où, à la parisienne ; sauf qu’ici les voitures ne s’arrêtent pas, ni pour les feux, ni pour les piétons ! Les feux rouges ne sont qu’une suggestion du code de la route. Quant aux piétons, ils ont intérêt à faire attention à leurs fesses s’ils ne veulent pas se faire tailler un string !
L’après-midi, direction Ipanema et Copacabana. Le drapeau rouge interdisant la baignade semble avoir le même effet que les feux rouges : tout le monde se baigne ! Nous trois, nous prenons sagement place sur nos serviettes, une noix de coco en main, pour observer le spectacle de cette plage rendue célèbre par la chanson The Girl From Ipanema : “Young and lovely, the girl from Ipanema goes walking”. Force est de constater que, si elle avait été écrite aujourd’hui, cette chanson aurait plutôt donné : “Jeune et boudinée, la fille d’Ipanema se fait rôtir la couenne…”. Eh oui, la taille des strings s’est réduite avec les années mais les girls ont quelque peu enflé… Y’a du jambon qui sèche au soleil ! Ce qui n’empêche pas de croiser ici ou là quelques très beaux représentants de l’espèce humaine qui déambulent juste vêtus d’un modeste maillot de bain avec – accessoire indispensable – un téléphone mobile coincé dans l’élastique. L’histoire ne dit pas si leur sonnerie est réglée sur The Girl From Ipanema.
Dia 2 – Si tu vas à Riooooo…
Vous pensez bien que nous n’allons pas oublier de monter là-haut ! Sinon, à quoi cela servirait que Dario Moreno s’époumone ? Levés dès potron minet grâce aux joies du décalage horaire, nous sommes presque seuls à 9h pour l’ascension du pain de sucre. Ascension en téléphérique, il va sans dire… la version “à pied” nécessitant d’escalader 25 mètres de falaises ! La vue sur la baie et sur la ville est superbe, avec la brume qui se lève lentement. Nous prenons des centaines de photos !
Après avoir mangé au kilo hier midi (on se sert à un buffet immense et on pèse son assiette), ce midi nous testons une “lunchonette”, micro-resto où l’on mange la spécialité de la maison accoudé au comptoir. Ici, une préparation au crabe, copieusement recouverte de farine de manioc frite.
Le soir, pour rester dans l’expérimentation culinaire, on se tape la cloche dans une “churrasceria”, restaurant specialisé dans la viande où les serveurs passent toutes les deux minutes avec des morceaux de barbaque plus appétissants les uns que les autres. De quoi se faire éclater la panse ! (Mais c’est régime, c’est que des protéines…)
Dia 3 – Où sont passés les (bons) tuyaux ?
Grâce aux bons tuyaux de Lonely Planet et de Tripadvisor, nous avons réservé un cours de cuisine brésilienne. (Bon, j’ai eu du mal à caser les “tuyaux” de L’incendie à Rio de Sacha Distel !) Une expérience authentiquement brésilienne paraît-il. Et effectivement, cela finit de manière très brésilienne : le cours est annulé à la dernière minute, une authentique spécialité locale !
Nous déambulons finalement dans le centre historique en se perdant, comme il se doit, dans les ruelles. Un petit arrêt dans une pâtisserie de style art déco pour admirer le décor… Et goûter les gâteaux tant qu’à être là !
Plus loin, arrêt photo interloqué devant la cathédrale, construite par Niemeyer. Un cône géant de béton posé tel une soucoupe volante dans le centre de Rio. A l’intérieur, une immense pièce ronde et des vitraux qui montent jusqu’au ciel. Pour faire les carreaux, il doit vraiment falloir une grande échelle (et des scoubidoubidous ah !).
Ce soir, nous passons en mode routard, nous prenons le bus de nuit pour le Minas Gérais et ses villes coloniales. Suite au prochain numéro.