Pourquoi donc l’île de Korcula est-elle surnommée l’île aux Français ?

Est-ce parce que l’île a été une – très éphémère – conquête napoléonienne ? Sur 32 siècles d’histoire (les Troyens étaient déjà dans le coin au 12ème siècle avant djizeuss), les quelques mois d’occupation française n’ont laissé aucune trace. Ce sont plutôt les vénitiens qui ont laissé l’empreinte du lion de Saint Marc sur la vieille ville.

N’est-ce pas plutôt parce que chaque été l’île est envahie par les touristes frenchy ? Dans la vieille ville de Korcula, on entend la langue de Bonaparte et Patrick Fiori bien plus que dans les autres îles de Croatie que nous avons visitées.

C’est une catégorie particulière de français que l’on croise majoritairement : CSP+ tendance prof de français (ou médecin) avec un ou deux ados bien élevés.

Ils viennent chercher à Korcula un mélange de culture – indispensable pour justifier un voyage, de soleil et de sport pour dépenser l’énergie des gamins.

On croise ces français dans les petites ruelles étroites de la vieille ville en train d’admirer les bâtiments vénitiens. Ils traînent leurs gamins voir la cathédrale et le musée de la ville – même s’il est un peu poussiéreux.

On les retrouve dans la queue du bateau pour un « day-trip » sur l’île voisine. Au programme : rando autour des lacs du parc naturel de Mljet.

Le soir, ils vont se fader le spectacle de danse traditionnelle pour découvrir la culture locale. Les gamins trouvent ça tarte, jusqu’au moment où les danseurs se battent à l’épée, faisant jaillir des étincelles.

De manière surprenante, on ne croise pas de français le lendemain quand on fait un tour de vélo dans les vignes avec arrêt dégustation des productions locales. Peut-être que picoler à 11h du mat’ n’est pas un bon exemple pour les mômes ?

Par contre, on les retrouve sur la promenade qui fait le tour des remparts où les bons restos de la ville installent leur terrasse avec vue sur la mer.

C’est étonnant comme on n’arrête pas de les croiser. On va finir par croire qu’on leur ressemble !