Qu’ont-ils tous à vouloir s’asseoir sur le trône de fer ? Joffrey, Cercei, le Doge de Venise, Napoléon, Milosevic… Tous ont cherché à conquérir Raguse/Dubrovnik a.k.a. King’s Landing/Portréal.

Il plane comme un air de déjà vu quand on se balade dans les rues de Dubrovnik. On s’attend à y croiser des personnages connus : Cercei Lannister nue dans les escaliers, Jaime the Kingslayer arrivant au port, Bernard Kouchner sous les bombardements et même, bientôt, Luke Skywalker dans la grand rue. (On me souffle dans l’oreillette que Kouchner ne serait pas un personnage de Game of Thrones, à confirmer.)

 

Il faut dire que Dubrovnik a fait la une des télévisions dans les années 90 et les années 2010. Épicentre des guerres fratricides pour le contrôle des 5 républiques de l’ex-Yougoslavie puis des 7 royaumes de Westeros.

Malheureusement, le feu qui s’est abattu sur Dubrovnik en décembre 1991 ne provenait pas d’effets spéciaux mais de la vraie artillerie serbe lors de la guerre de Yougoslavie (en Croatie on dit guerre de Défense de la Patrie…). Les remparts ont tenu, la ville n’a pas été prise. Et ce bombardement a marqué un tournant en faisant passer les Serbes pour les méchants (les autres n’étaient pas forcément blanc-bleu… mais les Serbes étaient pires) et en appelant à la rescousse les dragons de l’OTAN.

 

Hormis les lieux commémoratifs, Dubrovnik a complément effacé les traces de la guerre. Tout est refait à neuf. On se balade sur les remparts et dans des ruelles datant de la grande époque de la cité-état maritime. La République de Raguse, comme sa grande rivale Venise, est maintenant devenue une ville-musée.

Aujourd’hui ses remparts ne la protège pas de l’invasion des White Walkers (des touristes couleur cachet d’aspirine qui seront bientôt des Red Walkers) déversés par paquebots entiers, attirés autant par l’héritage de Raguse que par les turpitudes de King’s Landing.