Vienne est une ville classique. Et je ne parle pas que de la musique. Dans le centre ville de Vienne tout semble un peu figé dans le passé. La ville continue de valser sur un air de Beau Danube Bleu à peine dérangé par quelques incursions de Gangnam Style.

On croise des calèches grand-style avec cochers à haut-de-forme qui promènent des touristes moins en forme. Les chevaux donnent à la ville cette petite odeur de crottin qui a disparu des capitales modernes.
Les bâtiments respirent le baroque ou le classicisme. (Un nom d’impératrice s’est glissé dans la phrase précédente, sauras-tu le retrouver ?) Même les rares bâtiments modernes sont des classiques de leur époque (comprendre : particulièrement laids).
Les fameux cafés viennois offrent aussi une expérience digne de Retour vers le futur. Leurs décors ont été conservés à l’identique depuis des temps immémoriaux où les décorateurs n’avaient pas peur d’oser (années 20, années 70…). Et pour ajouter à l’étrange : on  fume dans les cafés à Vienne. Comme si la modernité hygiénique des normes européennes n’avait pas atteint ce centre ville à la douce odeur de crottin.

La Saint-Sylvestre est une grande affaire à Vienne. Toute la ville se prépare. Deux options s’offrent aux viennois :

1/ Robes blanches et queues-de-pie pour aller valser en toute élégance sur le Beau Danube Bleu dans l’un des nombreux bals sélects où le reste de noblesse que compte le pays retrouve la bourgeoise autour de petits fours et de champagne ;


ou
2/ Doudounes et chapeaux clignotants ridicules pour déambuler de vins chauds en concerts gratuits dans les rues de la vieille ville. Là, c’est wurst et prosecco mais on finit quand même par valser, sans doute moins élégamment, sur le Beau Danube Bleu.

N’ayant pas emporté nos queues-de-pie, nous avons opté pour la solution 2 et déambulé, glühwein en main, dans la vieille ville en fête. Malheureusement, nous n’avons pas pu danser la traditionnelle valse de minuit : le Beau Danube était couvert par les explosions du feu d’artifice.

Prosit Neujahr !