La pleine lune n’attire pas que la marée et les loups garous. Elle attire aussi les fêtards du monde entier sur une plage de l’île de Koh Phangan en Thaïlande. Depuis les années 80, à chaque nuit de pleine lune, des milliers de fêtards viennent en pélerinage se trémousser les tongs à la lueur de l’astre lunaire sur la plage de Haad Rin. C’est la célèbre Full Moon Party. On est allé voir. Et on a vu !
La pleine lune appelle évidemment à des rites tribaux. Pour briller sous le clair de lune, il est d’usage de se peinturlurer de couleurs fluorescentes. Notre hôtel mettant à disposition de la peinture fluo, nous nous sommes dûment ripolinés. Et avons agrémenté notre panoplie vestimentaire de superbes débardeurs fluo. Ça flashe !
A Koh Samui, on se demandait où étaient passés les jeunes. On les a trouvés ! Ils sont bien sur la plage de Koh Phangan. La jeunesse du monde entier est là, bariolée de fluo, prête à guincher sous la lune. Une version dorée de la jeunesse : blanche, riche et avec des abdos.
La pleine lune inspire depuis toujours les mythes les plus fous. La Full Moon Party aussi. On avait lu, vu, entendu le pire sur la Full Moon Party : alcool, drogue et dépravation ! On est allé vérifier. Les mauvais alcools : on a goûté, on confirme. Les touristes bourrés : on en a croisé pas mal, on confirme. Les vendeurs de drogue à la sauvette : on nous en a proposé, on confirme. La dépravation : on n’a rien vu, que dalle, on a est très déçus…
Dans le temps, on brûlait des sorcières lors des nuits de pleine lune. Maintenant, si on en croit les reportages télé sur la Full Moon, on brûle les touristes ! Et effectivement, on a vu des touristes avinés (et cons comme la lune) se brûler en allant sauter au-dessus de cordes enflammées. A Koh Phangan, le business des cliniques privées fleurit sur le terreau de la bêtise. Un terreau fertilisé par l’alcool.
S’il y a évidemment une face sombre à la Full Moon, l’immense majorité des gens passe une super soirée sans accroc. A condition de respecter quelques règles de sécurité élémentaires (ex : ne pas escalader les panneaux en feu…), ce n’est guère plus dangereux qu’un festival de rock breton.
En parlant de breton, qu’est-ce qu’on boit à la Full Moon ? Là, il faut pas demander la lune. Plage oblige, on boit dans des seaux. Oui, des petits seaux pour faire des pâtés de sable ! Mais qu’importe le flacon pourvu qu’il soit rempli avec de l’alcool (douteux) et des softs (plus ou moins identifiables), agrémentés de Red Bull pour danser jusqu’au coucher de la lune.
Et la musique ? Ah, la musique… Ben, c’est pas « au clair de la lune ». C’est plutôt de la soupe. Ca fait boom boom. Le long de la plage, les différents bars proposent différentes variantes de boom boom pour tous les mauvais goûts globalisés, de la techno hardcore à Despacito…
Bon alors, finalement, la Full Moon Party, est-ce que ça vaut le coup ? Le cadre est magique, les gens sont beaux, l’alcool est abondant (mais degueu), la musique dansante et au final on s’est bien amusés.
Mais ce n’est par pour cela qu’on vient. La Full Moon Party est un pèlerinage du fêtard globalisé. On y va avant tout pour pouvoir dire qu’on y a été.
On y a été !