Ça ne rate jamais : la première question que nous posent les Américains que l’on croise est “Where are you guys from?”, immédiatement suivi de “Oh, I love Parissss!” une fois la réponse donnée. La deuxième question est invariablement “Is it your first time in the States?” Et là, franchement, on a envie de leur répondre : “Si c’était vraiment notre première fois aux USA, tu crois vraiment qu’on serait venu dans ce trou paumé, en pleine cambrousse ?”Sonoma, où l’on a posé nos valises avant de rejoindre Eric, Marlène et leur progéniture turbulente, est une petite ville paumée dans les vignes. Moins connue que sa voisine Napa qui a donné son nom à la Napa Valley, la Silicon Valley du vin, Sonoma a quand même été éphémèrement la capitale de la Californie (avant que l’Etat ne rejoigne les Etats-Unis). Elle reste aujourd’hui une destination viticole courue à une grosse heure de bagnole de San Francisco. La route vaut le voyage : de l’aéroport, il faut traverser le centre de SF, passer le Golden Gate Bridge, s’arrêter prendre des photos de ce dernier avec le coucher du soleil puis se taper une heure d’embouteillage de fin de journée et finir par une route pittoresque qui tournicote entre les vignes à la nuit tombée, quand il est 3 heures de mat’ à l’heure de Paris et qu’on rêve d’aller se coucher…
Un trou donc. Mais un trou historique ! De son passé glorieux, Sonoma a conservé trois bâtiments (datant du 19e siècle, c’est presque préhistorique pour les Etats-Unis) soigneusement mis en avant par l’office du tourisme. Cependant on ne vient pas dans ce fin fond de Californie pour admirer des vieilles pierres (c’est plutôt des planches d’ailleurs), on vient ici pour picoler ! Ce que nous fimes consciencieusement.
Nous sommes donc aller visiter une winery. Animés par l’esprit de la COP21, nous avons choisi de visiter une exploitation en biodynamie qui joue à fond la carte bio. Par exemple, pour éviter les engrais et les pesticides, les proprios élèvent des insectes qui chassent les parasites. Très intéressant sur le fond… Très américain sur la forme. Avec un pinard franchement pas dégueulasse, qu’on nous a fait déguster au fil de la visite dans des lieux superbes, au milieu des vignes ou au fond de leur cave taillée dans la montagne. Une bonne mise en valeur du produit, on peut être bio et bon en marketing !
Le seul hic, c’est le prix. En voyant la liste des prix, on s’est demandé si c’était le prix d’une caisse ou d’une bouteille. 80 dollars (+ taxes) pour une quille d’imitation Bordeaux de 2012. Ouch !! De retour en centre ville, on a fait le tour de quelques espaces de dégustation accessibles à pied depuis notre hôtel. La conclusion reste la même : la vinasse du coin est pas mal, gouleillante, pas trop complexe mais vendue à un prix scandaleux à des américains aussi enthousiastes qu’ignorants. “This wine is sooo lovely!! »