Deuxième île du pays, abritant 30 000 gozitains et quelques touristes égarés, Gozo est le versant sauvage de Malte.

Paysages lunaires de garrigue desséchée d’où, ça et la, émergent, magistraux et impromptus, des dômes d’église disproportionnés.

Car si Gozo est un caillou sec écrasé par le soleil où seul poussent des buissons grillés, c’est une terre fertile en croyances. On y trouve bien sûr une tripotée d’églises dont les dimensions exhubérantes au milieu des petits villages montrent bien l’influence de l’Ordre de Malte et plus généralement de l’Eglise sur l’île.

L’importance de la religion et le goût des batiments religieux disproportionnés ne datent cependant pas d’hier. On a déterré sur Gozo l’un des plus vieux temples mégalithiques au monde (plus vieux que Stonehenge !). Les premiers gozitains (vers moins 3500 avant JC) avaient taillé, déplacé et assemblé des morceaux de pierres énormes pour construire un batiment d’une dizaine de salles sur 6 mètres de haut. On n’a pas la fichtre moindre idée de ce qu’ils pouvaient y faire mais les spécialistes envisagent un usage religieux. Seule la religion déplace les montagnes, c’est bien connu.

Ceux qui préfèrent la lecture de Voici ou de Closer à celle de la Bible seront heureux d’apprendre que des prophètes bien plus contemporains se sont aussi rendus sur Gozo. Brad et Angelina avaient leurs habitudes ici ! M. et Mme Pit se sont pris d’affection pour Gozo et avaient pris l’habitude de tremper leurs fesses célèbres dans une des petites criques.

Nos plans de rando ayant été écrasés par le soleil (au bout d’un kilomètre dans la garrigue sans ombre, on a fait demi-tour, rouges et transpirants à grosses gouttes), c’est en voiture que nous nous sommes rendus à la crique de Brad et Angélina. La route à sens unique avec une descente vertigineuse aurait pu effrayer plus d’un paparazzi mais n’a pas fait reculer Nicolas au volant de notre pot de yaourt de location. En quelques jours, il est devenu expert des routes étroites à nids de poule (voire d’autruche) et des démarrages en côte.

La criquounette vaut effectivement le déplacement : eau chaude (plus que la piscine de Villeneuve-sur-Lot), vue à couper le souffle, ambiance familiale et petite paillotte avec une carte digne d’un grand resto. Pour tout vous dire, on serait bien restés un peu plus… Tiens, Brad, passe-moi le menu, que je commande quelques fruits de mer.