Les vacances, c’est une question de rythme. Et le rythme espagnol s’accorde parfaitement bien avec les vacances. Grasse mat’, siestas, longues soirées… Avouons-le, après quelques semaines trépidantes à Paris, on comptait bien adopter un rythme un peu plus méditerranéen. Profiter du fameux décalage horaire espagnol.
Las, les montres majorquines sont réglées sur le fuseau horaire de Francfort.
Vendredi soir, on se fait mettre dehors d’un bar à tapas qui ferme à 23h. ¡A las once! ¡Por dios! Dimanche, c’est le train qui nous a fait lever aux aurores. Un petit tchoutchou en bois traverse l’île pour emmener les touristes jusqu’au village de Soller et son joli port de pêche. Le trajet dans la montagne est superbe. Mais pas question de trainer, le dernier train de retour part à 18h. Le contrôleur à qui je demande si ce dernier train ne sera pas bondé me glisse malicieusement, trop content de trouver un touriste qui baragouine le castillan : “les autres seront rentrés avant”. Les autres, ce sont les porteurs de sandales et de t-shirts Manchester United. Ceux qui dérèglent les fuseaux horaires.
Tic Tac. Dring. Lundi, réveil à 8h pour récuperer les clés de la voiture auprès du loueur affilié à l’hôtel. ¡A las ocho de la mañana! ¡Tio! On n’est pas à Cologne ! Ce départ matinal nous permet de ne pas arriver trop tard pour la randonnée de 4 heures prévue à notre programme. Une balade qui part de la mer et monte en haut du point culminant d’une presqu’île. Vues magnifiques. 450 mètres de dénivellés sur un petit chemin escarpé fréquenté comme les Champs Elysées. Ou plutôt comme Unter Den Linder. Car nos amis allemands n’aiment pas seulement les plages et la bière, ils apprécient aussi la rando. Et ils chantent quand ils arrivent en haut ! (cf. vidéo)
Et contrairement aux petits français dont je vous narre les aventures, les teutons des montagnes sont équipés comme des Mercedes de compet’ : chaussures de marche, bâtons, cartes… Nous, nous avons tout laissé à Paris. Nous avons dû acheter une casquette et de la crème solaire à Soller (me permettant ainsi de faire des jeux de mots pendant au moins 48 heures). Et les chaussures de Nicolas ont des semelles aussi lisses que les pneus de Schumacher, rendant les chemins de caillous assez périlleux.
Bref, au bout d’une heure de grimpette pour atteindre le point culminant, et après un casse-croûte chorizo-sobrasada-manchego qui fait plus envie que les TUC de nos voisins allemands, nous décidons sagement de faire demi-tour. Nous sommes mieux équipés pour les terrasses de café que pour la rando !
Car malgré le rythme syncopé germano-ibérique de Palma, nous avons réussi à trouver le nôtre : visite-terrasse-balade-terrasse-shopping-terrasse. Et le soir, profitant du spa, on jacuzze (comme Zola). Un rythme apparemment plus adapté à notre horloge biologique que le métro-boulot-dodo habituel.