En plus de dix ans de blog de voyages (le premier billet remonte à 2005 !), c’est la première fois que j’écris sur Venise. Etonnant quand on sait que Venise est probablement la ville où nous avons le plus souvent passé de weekends depuis toutes ces années.

On n’a jamais considéré Venise comme un voyage mais plutôt comme une destination familière. Nous avons pris nos habitudes dans le quartier du Castello, à proximité du site de la biennale d’architecture qui nous sert de prétexte à une visite bisannuelle.

Dans le Castello, on se plonge dans une Venise plus authentique où se mélangent des touristes peu pressés et des vrais habitants. Ils se mélangent le matin en sirotant leur cappuccino à la terrasse d’un café pendant que, sur le canal à côté, la vie vénitienne s’active. Une barge transporte des matériaux de construction pour un chantier. Les colis Amazon.it arrivent sur un bateau UPS. Un hors bord pompier passe à toute berzingue pour rejoindre les urgences.

On se retrouve avec les Vénitiens qui font leurs courses. Comme eux, on achète nos fruits sur un bateau maraîcher qui accoste sur le canal de la Via Garibaldi.

On slalome entre les caddies des petites vieilles plantées devant l’entrée du supermarché en train d’échanger bruyamment les derniers potins. On reste un instant en admiration devant la taille du rayon sauce tomate pendant que les vieilles sus-mentionnées remplissent leurs chariots au rayon pasta qui est encore plus imposant.

Pour le petit-déj, on achète des gâteaux secs typiques de Venise à un petit vieux qui vendait déjà ses petits gâteaux du temps des doges. Comme les locaux, on va jeter nos poubelles au bateau-benne qui stationne le matin dans le canal au coin de la rue. On devient tellement vénitien qu’on est à deux doigts de mettre notre linge aux fenêtres !

Comme on a déjà visité plusieurs fois le palais des Doges, photographié abondamment le pont du Rialto et même grimpé tout en haut du campanile de San Marco, on évite désormais le centre de Venise. Le triangle Rialto-San Marco-Accademia a été jeté en pâture au tourisme de masse. McDo et Dior y rivalisent pour attirer l’attention et le pognon des groupes qui visitent Venise au pas de course.

Alors on revisite Venise, peu à peu, à chaque voyage, par petites touches : une excursion à Murano et Burano, une visite au Musée de l’Académie, une expo chez Pinault à la Punta della Dogana. Et bien sûr, la biennale d’architecture.

On ne peut cependant s’empêcher de reprendre les mêmes photos de canaux, de s’extasier encore sur l’atmosphère magique des ruelles étroites de Venise la nuit. Et de se faire happer, à nouveau, par le charme inimitable de cette ville unique.



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