Après une sieste nécessaire et une douche non moins nécessaire, nous partons croquer la grosse pomme, en commençant par aller nous recueillir sur le site de Ground Zéro. Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, la mémoire à l’américaine est pavée de pathos. Dans le petit musée temporaire qui précède la visite du mémorial, rien ne nous est épargné : les pompiers héros, les veuves épleurées, les blessés en fauteuil roulant, l’arbre ‘survivant’ sorti des décombres et replanté sur le site, sans oublier un hommage poignant aux chiens de sauvetage. Le tout dégoulinant de bons sentiments sur fond de musique lacrymale. Et avec une boutique pour acheter mugs, t-shirts et porte-clés commémoratifs.
Les plus cyniques – dont nous faisons sans doute partie – ne peuvent s’empêcher de penser que l’on n’en a pas fait autant pour les victimes civiles des bombardements américains en Irak ou en Afghanistan. Mais bon, on est pas ici pour prendre du recul ou comprendre ce qui s’est passé avant ou après le 11 septembre 2001. Dans le petit musée temporaire, il n’y a même pas un mot sur les terroristes : ni leur nombre, ni leurs noms, encore moins leurs motivations. La célébration des héros de l’Amérique ne s’embarrasse pas de ces détails.
Sinon, le mémorial en lui-même est plutôt réussi. Les chutes d’eau sont superbes. Il y a encore des travaux partout autour mais le nouveau World Trade Center commence à prendre forme. Le commerce est en train de reprendre ses droits.