Après quelques jours dans la savane puis dans la mangrove, nous voilà de retour dans la jungle urbaine de Nairobi.
Nairobi offre aux visiteurs son urbanisme de grillages et de barbelés. Dans les quartiers un peu riches, toutes les maisons, tous les bâtiments sont planqués derrière des palissades et des grands portails. La rue n’est qu’une bande d’asphalte (généralement défoncée) bordée de murs grillagés.
Des vigiles gardent les portails et filtrent l’accès à des parking privés. Partout c’est la même histoire : au centre commercial, au bureau, au musée, au restaurant et même à la maison. Nos amis vivent dans un compound sécurisé : un portail avec vigile donne accès à une rue privée qui permet d’accéder à un deuxième portail avec vigile qui donne accès à leur pâté de maisons…
Les riches se déplacent d’un point sécurisé à un autre dans leur grosse voiture. Les pauvres marchent ou prennent des matatous, les minibus collectifs. Mais tous se retrouvent à égalité bloqués dans les bouchons qui paralysent la ville du matin au soir. Parfois les policiers font la circulation pour fluidifier le trafic ; souvent, ils empirent la situation en mettant en place des barrages pour contrôler (traduction : racketter) les véhicules.
Le CBD, Central Business District, ne fait pas exception : il y a des bouchons partout. Nous avons pu y accéder facilement grâce à une ruse : nous y sommes allés le dimanche matin à l’heure de la messe ! Avec 80% de chrétiens, les rues se vident quand les églises se remplissent.
Du haut de la tour du Kenyatta Convention Center, on voit bien que chaque bâtiment officiel, y compris le musée national que nous sommes aussi allés visiter, est bien rangé dans son enclos de briques et de barbelés.
La vue d’en haut permet également de se rendre compte que Nairobi est une ville verte avec de nombreux parcs et une réserve naturelle en plein milieu de la ville où l’on croise toutes sortes d’animaux. Les animaux du parc semblent les seuls à pouvoir se déplacer sans embouteillage. Mais peut-être n’ont-ils pas des policiers et des politiciens corrompus qui entretiennent la situation ?
D’un point de vue touristique, Nairobi ne présente pas un intérêt phénoménal. Mais pour l’urbaniste, c’est passionnant : c’est un parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire !
Nos visites
Musée de Nairobi Le bâtiment est vieillot, la scénographie un peu défraîchie, le sujet (l’histoire du Kenya) est potentiellement chiant. Pourtant le Musée National du Kenya est passionnant. Ses salles thématiques… lire la suite |