Longtemps Narbonne n’a été pour moi qu’une sortie sur l’autoroute entre Brive et Perpignan. Un panneau sur la route des vacances.

Ce dont je ne me doutais pas, c’est qu’il y a deux mille ans, Narbonne était déjà une sortie d’autoroute ! A l’époque romaine, l’A9 s’appelait Via Domitia. Elle partait du Perthus à la frontière espagnole et menait à Rome, forcément.

L’histoire ne raconte pas si les Romains s’arrêtaient à Narbonne quand ils allaient chercher des clopes moins chers au Perthus, il reste trop peu de vestiges de cette époque (10 mètres de route et un entrepôt souterrain).

Car entretemps, Narbonne n’a cessé d’être une ville importante où l’on a beaucoup construit. Les archevêques qui y régnaient sur le Languedoc se sont fait construire un palais pas dégueu, aujourd’hui en parti récupéré par le Maire.

Les archevêques ont aussi essayé de se construire une grande cathédrale. Pourtant, quand on la visite aujourd’hui, on se dit qu’il y a un truc qui cloche. Mais ce n’est que lorsqu’on est à l’extérieur et que l’on voit des piliers plantés dans l’axe de la nef que l’on se rend compte qu’il manque la moitié du bâtiment ! A cause des crédits, de la guerre et de la peste, les archevêques ont arrêté les frais et se sont contentés d’une demi-cathédrale.

Les édiles locaux perpétuent la tradition des grands projets. Un immense musée qui regroupera le patrimoine archéologique de la ville est en cours de construction sous la houlette de l’architecte star Norman Foster. L’édifice a déjà un an de retard et personne n’ose avancer une date. Espérons qu’il ne s’arrêtera pas à la moitié faute de crédit ! Rendez-vous en 2020 (ou 2021…).