Dernière étape espagnole de notre chemin de Compostelle à l’envers : Donostia, en pleine célébration de sa Semana Grande. Au fait, on dit Donostia ou San Sebastian ? En basque ou en castillan ? Indubitablement basque, Donostia doit pourtant son succès aux touristes, en premier lieu espagnols, qui la connaissent sous son nom castillan de San Sebastian. Alors, ça jongle entre les deux langues. Panneaux et commerçants bilingues. Et nous ça nous va bien, parce que le basque, on n’y comprend que dalle.
En parlant de dalle, Donostia est une vraie étape culinaire. Specialités régionales : les pintxos, sortes de super tapas que l’on choisit parmi un éventail impressionnant qui occupe la totalité du comptoir. Classique (jamon y queso), original (roquefort et anchois), voire tarabiscoté (pièce montée pain, charcut’, champignon, tomate cerise, le tout tenu par un pic), le pintxo a toujours un goût de revenez-y.
Il y a plus élaboré que les pintxos ; San Sebastian héberge aussi la plus forte concentration d’étoiles Michelin par habitant. On n’en a essayé que trois (étoiles) et on n’a pas été déçus. Dimanche midi, tels des papys, nous sommes allés au restaurant. Chez Martin Berasategui. Il n’est classé “que” 38ème meilleur restaurant du monde (le 3ème et le 8ème sont aussi à San Sebastian). Mais rien à dire, Martin fait bien la bouffe ! Un petit festival culinaire (10 plats dont 5 spécialement adaptés pour l’allergique aux fruits et légumes, plus deux desserts) servi en terrasse. Sophistiqué, légèrement moléculaire et extrêmement bien présenté (j’ai tout pris en photo, même si Nicolas disait que ça fait plouc).
Le soir, changement de registre : c’est hotdogs sur la plage… Un grand écart gastronomique et économique (facteur 50 sur l’addition !). Car après le feu d’artifice culinaire, place au feu d’artifice dans le ciel. Pendant la Semana Grande, San Sebastian accueille un festival international de pyrotechnie. On a vu trois concurrents (l’italien, le galicien et le français). On en a pris plein la vue. Au sens propre comme au figuré, car avec le vent de face, on a pris une douche de cendre. Les pyrotechniciens s’en sont donné à cœur joie. C’était autre chose que le feu d’art’ de St Cyp’ le 14 juillet !
Passé le jeu d’artifice, la nuit commence et la fête continue avec des concerts pour tous les goûts (rock, ska en basque, mariachis, DJs pré-ados, etc…) et bien sûr les innombrables bars de la vieille ville.
En quatre soirs, nous avons eu le temps d’étudier la population qui participe aux célébrations. Il faut savoir qu’il n’y a que trois manières de se déplacer dans les rues festives de San Sebastian : soit en couple, avec un pull sur les épaules ; soit en groupe de mecs, avec un bermuda et un t-shirt monochrome siglé d’une marque ou d’une revendication (éventuellement indépendantiste) ; soit en bans de filles, avec la jupe raz-la-…. de rigueur. C’est très frappant, il n’y a pas de mélange entre les filles et les garçons. Ces derniers étant plus nombreux – et en moyenne plus avinés – les filles compensent leur faible nombre par un niveau sonore plus élevé et des tenues… inmanquables.
San Sebastian se visite aussi de jour. C’est une très belle station balnéaire lovée dans une grande crique naturelle avec des superbes plages fort bien aménagées. On peut même faire du footing le long de la promenade qui surplombe la plage (on l’a fait, si si !). Une ville très attachante, où l’on serait bien restés quelques jours de plus à dévorer des pintxos.
Mais déjà, il faut quitter le pays du chocolate con churros pour rejoindre celui du Nesquik et des croissants. Direction la France, pour notre dernière étape à St-Jean-de-Luz.
Bienvenus au Pays Basque, oups pardon, en Euskadi
Même Victor Hugo s’y met (et se retourne dans sa tombe).