Une fin de voyage sous le signe du luxe et de la spiritualité. Les deux n’étant pas incompatibles, bien au contraire.
Etape spirituelle à Koya-San, en français le Mont Koya, lieu de pélerinage pour la branche Shingon du bouddhisme japonais. C’est à Koya-san que Kobodaishi, le fondateur de cette école du bouddhisme qui revendique tout de même 10 millions d’adeptes, n’est pas mort. Il y est “entré en méditation perpétuelle” et habite depuis le 9e siècle dans un mausolée où il médite assis en position du lotus. Merci de ne pas déranger.
Pour nous, pas de mausolée mais un somptueux temple-auberge qui sert à la fois nourriture terrestre et spirituelle. Rythme des moines oblige, la nourriture terrestre est servie à 5h30 du soir et la nourriture spirituelle à 6h… du matin. Nous avons eu la plus belle chambre de notre voyage avec une vue sur un petit jardin zen. Bon, évidemment, c’est toujours le triptyque tatami, futon, mal de dos. Le repas, servi dans la chambre, était raffiné, avec plein de petits plats végétariens, la plupart très bons et, comme au ryokan, certains… intéressants. La peau de lait de soja et le tofu de sésame étaient particulierement intéressants.
L’originalité du temple-auberge, en plus d’être tenu par des moines, c’est d’inviter les résidents à assister aux offices bouddhistes. Nous voilà donc pinqués à 6h05 précise dans le Hondo (littéralement, la salle de lecture). Cinq moines s’affairent autour d’un autel dégoulinant de dorures et de bouddhas. Le public, un peu au radar, s’installe sur les tatamis devant l’autel. Heureusement, il y a quelques chaises au fond pour les occidentaux peu habitués à rester une plombe assis en tailleur. Et c’est parti pour 45 minutes de mantras monocordes en boucle “zamba yama tralala et cetera…”. On n’a pas vraiment ressenti la force spirituelle des mantras mais, par contre, on a pu en constater le pouvoir soporifique. Heureusement, il y avait quelques coups de gong ça et là pour nous sortir de la méditation ronflante dans laquelle nous avions sombré…
Après la visite de cette ville paisible, de ses lieux saints et de pagodes oranges entourées de cyprès plusieurs fois centenaires, retour à la folie urbaine la plus extrême : direction Osaka.