Si Tokyo est la ville du futur et de la modernité, Kyoto est la ville de l’histoire et de la tradition. Nous voilà donc au pays des shoguns et des samouraïs. Châteaux, demeures impériales et temples nous attendent. Banzaï !
Dès le premier jour, c’est le choc ‘zen’ avec la visite du Pavillon d’argent et du Chemin de la philosophie. Par ‘zen’, comprenez le style des bâtiments et des jardins, pas l’atmosphère : les wagons de touristes armés d’appareils photo et les inévitables marchands du temple ne facilitent en rien la méditation. Certains touristes sont même un peu sans zen… Mais les temples et les jardins semblent imperturbables malgré l’agitation touristique. Ils restent sereins, le gravillon impeccablement ratissé, la mousse méticuleusement balayée. Bref, zen.
À Kyoto nous avons vu de nombreux temples et jardins zen. Il faut dire que le zen est une branche du bouddhisme qui a été massivement adoptée et promue à l’époque médiévale par les shoguns. La ferveur des shoguns était là en partie pour taquiner l’empereur, qui était un dieu vivant… dans la religion shintoïste, pas dans le bouddhisme. Et toc. Du coup, Kyoto s’est remplie de temples bouddhistes zen et la culture zen a percolé dans la ville. Car le zen ne se limite pas aux gravillons des jardins, il ratisse plus large. La recheche de l’harmonie dans l’agencement des choses touche aussi l’art floral, l’agencement des villes, voire même la conduite des affaires du monde. Sans oublier la cérémonie du thé. De tout cela, il reste de nombreux témoignages historiques méticuleusement entretenus (et abondamment visités) et une culture de la recherche de la perfection et de l’harmonie propre aux japonais.
Mais le bouddhisme ne se limite pas à sa version zen épurée. Nous avons visité quelques temples qui sont loin de faire dans la sobriété. Par exemple, le temple Sanjusangen-do, dédié à la déese Kannon. Kannon est la déese ‘couteau suisse’ du bouddhisme, elle est représentée avec des dizaines de bras tenant chacun un outil pour alléger les souffrances des hommes. Dans ce temple, ce ne sont pas moins de 1000 statues de Kannon qui sont abritées dans le plus long bâtiment en bois du monde. 1000 statues dorées, grandeur nature, avec 42 bras chacune, soit 42 000 bras. Croyez-moi, ça fait un sacré effet. Comme si on avait photocopié Kannon…
Autre exemple. Nous avons fait une excursion à Nara. Nous avons vu un gigantesque bouddha en bronze de 15 mètres de haut (et de plus de 400 tonnes). Tiens, voilà du bouddha ! Il parait qu’il est tellement grand que l’on peut passer par la narine de ce bouddha : un trou dans un pilier qui fait la même taille que le trou de la narine permet au touriste de vérifier cette affirmation tout en testant sa souplesse (et sa ligne…). Ci dessous une photo d’un de nos compatriotes qui a réussi à passer par le trou sous le regard admiratif de collégiens en uniforme.
Et les temples shintoïstes alors ? Malgré le fait que Kyoto a été la résidence de l’empereur pendant des siècles, bizarrement il semble qu’on y trouve moins de temples shintô. Mais nous en avons visité un superbe à Nara, au coeur de la forêt, entouré de 3000 lanternes en pierres. Et, sur la montagne autour de Kyoto, nous avons arpenté une partie du chemin de 4 km balisé par des milliers de torii (les portiques rouges typiques), qui part du grand sanctuaire du dieu renard Inari. Il semble que la nature sied mieux au shintoïsme que la ville. Et puis ça fait faire un peu de sport !
Les cultes japonais, qu’ils soient zen ou pas, se marient très bien avec le tourisme. Les temples sont remplis de boutiques. Ils ont même tissé des liens avec le kawaï, la religion rose bonbon des japonaises qui refusent de grandir. Ainsi, on trouve des affiches de la déesse kawaï Hello Kitty visitant le Pavillon d’or ou dans les bras du grand bouddha de Nara. Des amulettes porte-bonheur à l’effigie de Hello Kitty sont même vendues à l’intérieur des temples (voir les photos improbables sur le blog).
Pour les touristes, Kyoto est une ville très agréable. Outre ses temples et ses jardins qui occupent paisiblement les journées, on trouve pour le soir des petits quartiers de restos, avec notamment une sorte de rue de la Huchette japonaise le long de la rivière.
Et puis, il y a bien sûr le quartier des geishas. Les vieilles maisons traditionnelles du quartier de Gion accueillent les riches japonais et leurs invités pour des soirées raffinées où les geishas mettent en pratique leurs années d’entrainement dans les arts du chant, de la danse et de la conversation. Mais ça, c’est pas pour les touristes de base comme nous, la clientèle de Gion est select. Nous avons eu la chance de croiser furtivement une apprentie geisha qui trotinnait dans une des ruelles de Gion. Et c’est tout ce que l’on verra. Circulez.
Nous quittons Kyoto demain pour une fin de voyage itinérante, direction l’île de Naoshima.
Récit de nos aventures
2015 Jours 9 à 13 : Kyoto Nous quittons Tokyo et d’un coup de Shinkansen (le TGV japonais), on se retrouve à Kyoto, la capitale des empereurs du Japon pendant 10 siècles. Une capitale politique, mais surtout une capitale spirituelle…. lire la suite |
Nos photos
[Photos] Pavillons d'or et d'argent | |
[Photos] Temple d'Inari |