A l’époque de la guerre froide, Vienne était le principal point de passage entre l’Est et l’Ouest. Le réseau ferroviaire conserve cette empreinte historique. Impossible de sillonner l’Europe de l’est sans passer par la capitale de l’Autriche. Alors nous voilà à Vienne.

Deuxième arrêt : Vienne

Ville-musée et ville de musées, cité de l’impératrice télévisuelle Sissi et capitale mondiale du crotin (il y a des calèches promène-touristes partout dans le centre-ville), Vienne a beaucoup à offrir aux visiteurs.

Mais comme nous en sommes à notre 3ème ou 4ème visite, nous sommes dispensés du circuit touristique obligatoire. Nous avons donc laissé Sissi en plan sur sa calèche et nous sommes partis à la découverte d’une autre Vienne. Une Vienne sans soucis et sans Sissi.

L’impératrice à crinoline, amatrice de froufrous et de dentelles, n’aurait de toute façon pas approuvé nos choix vestimentaires dans ces boutiques de vêtements interlopes avec des jeux de mots plein les t-shirts.

Sans doute aurait-elle été aussi étonnée que nous en visitant une expo d’anthropologie dans laquelle des Indiens d’Amériques se réapproprient Starwars pour dénoncer la colonisation. (Et il y avait des legos aussi !!)

La Reine de Hongrie (et des rediffusions) se serait par contre fondue dans le décor de ce café traditionnel viennois, vampirisé le soir d’Halloween par une clientèle gay déguisée de manière extravagante. Elle aurait non seulement pu rencontrer le Comte Dracula, mais aussi Mario et Luigi !

Elle aurait sans doute été d’accord avec nous pour dire que le parcours-énigme qui suit une patiente de Freud dans les vieilles rues de Vienne à la rencontre de Mozart et Beethoven n’était pas terrible. Sissi, un iPhone à la main, aurait, elle aussi, dénoncé les anachronismes de cette histoire !

Toute impératrice qu’elle est, elle serait restée à la porte devant les bains où nous sommes allé nous réchauffer après la balade sous la pluie. En son temps, au 19ème, il y avait bien une partie réservée aux femmes, mais elle a été détruite depuis. Il ne reste que les piscines et saunas pour hommes dont les décors orientaux étaient sans doute déjà extravagants mais kitchs à l’époque.

L’impératrice n’aurait certainement pas pris les places les moins chères à l’Opera. Tout en haut. Mais pas besoin de loge impériale pour voir la comédie musicale La Cage aux Folles traduite en allemand. Je n’ai rien compris, heureusement que l’histoire est archi-connue. Et le show façon Broadway décoiffe un peu plus que les opéras dont Sissi avait l’habitude.

Cerise sur la Sacher Torte, on imagine bien la duchesse de Bavière chantant à tue-tête avec son beau-frère Louis-Victor (surnommé l’archiduc des bains…) le tube de la comédie : « Ich bin, was ich bin ».