On continue vers l’est, et en à peine deux heures de train, nous voilà en Hongrie.

Quatrième étape : Budapest

Comme l’a écrit Nicolas lorsqu’il se prend pour un poète d’Instagram : « Budapest est un vaste salon de thé dont nous sommes les sachets, passant de tasse en tasse ». Budapest est plein de superbes bains dans lesquels nous avons infusé.

Nous sommes allés aux très touristiques et très photogéniques bains Széchenyi. On peut y narguer le temps maussade en se faisant mariner à 38°C dans les immenses bains extérieurs. Ou on peut varier les plaisirs et les températures en passant de bain en bain dans la vingtaine de bains intérieurs. Le tout dans un décor selfie-proof de mosaïques et de stuc mi-grandiose mi-défraîchi.

Autre bain, autre ambiance. Étonnante expérience virile aux bains Rudas. Ici, pas de culotte ! On est entre hommes avec juste un petit pagne blanc qui emmaillotte. Ça tient avec une ficelle qu’on emberlificote.

Dans le grand bain turc octogonal, on barbote comme des Stambouliotes. Ça papote entre potes, ça chuchote, ça ragote sans doute.

À 36 degrés, personne ne grelote. Sous la grande coupole, la condensation pleuviote. Les yeux picotent, la peau est rougeotte, les cheveux frisotent ; on cuit comme des carottes !

Plongé dans la flotte, on observe ses compatriotes. Ça donne des notes, ça évalue la cote. Parfois les têtes pivotent, les regards s’asymptotent, les corps s’escamotent. Mais les surveillants zélotes veillent à la moralité bigote. Ils s’assurent que nul ne tripote, ne bécote, ni même ne fricote. Mais on sent bien que ça mijote.

Et pendant ce temps, nous, on barbotte en prenant des notes. Ça va en faire des anecdotes rigolotes !