En France, nous sommes très fiers de notre SNCF, de la rapidité de ses trains et de la régularité de ses grèves. On pensait naïvement avoir le monopole européen de ces performances ferroviaires. Et bien non !  Outre-Rhin aussi les trains sont rapides… et en grève ! 

« Zug fällt aus ». En clair : le train que nous avions réservé, walou. Heureusement que le pass Interrail nous permet de monter dans n’importe quel train. Nous avons donc sauté dans le premier train non annulé pour Francfort. 

 

Sixième étape : Francfort 

Vous l’entendez, le bruit de l’argent. Non ? Il faut tendre l’oreille. Ici on n’entend pas le bruit vulgaire des pièces façon Vegas. On a juste le bruit feutré de l’argent des banques. On entend à peine, du haut des tours jumelles de la BCE, Christine Lagarde compter nos euros. 

A Francfort, on compte les sous depuis le Moyen-Âge. Depuis perpet’ déjà, on venait ici de tout le Saint-Empire pour acheter et vendre de tout lors des grandes foires d’automne et de printemps. Et pour faire ses achats, on devait faire du change entre les différentes monnaies de l’Empire. Du coup, rapidement les grands marchands sont aussi devenus banquiers. Et ils se sont rendu compte que banquier, c’est assez rémunérateur comme activité. Ça l’est toujours si on en croit le nombre de gratte-ciels avec un logo de banque dans le centre de Francfort. 

Mais Francfort, ce n’est pas que l’argent, c’est aussi le pouvoir. (Il paraît que l’un appelle l’autre.) C’est dans la vieille ville de Francfort qu’étaient élus les empereurs du Saint-Empire. Une fois élus, les empereurs allaient à pied de la cathédrale à l’hôtel de ville. Un trajet que font maintenant les touristes via de jolies ruelles médiévales datant de… 2018.  

Car le centre ville historique a connu deux catastrophes au XXème siècle : la destruction totale pendant la seconde guerre mondiale et la reconstruction d’après-guerre. Un immense immeuble en béton style préfecture de Cergy a été planté sur le chemin impérial à la place des maisons à colombages. 

Début 2000, un mouvement anti-brutaliste a eu la peau du bâtiment et la mairie s’est payé une reconstruction du centre historique façon Disney. Un projet tres réussi qui a quand même coûté 200 millions d’euros. Heureusement, s’il y a bien quelque chose qui ne manque pas à Francfort, en plus de la saucisse, c’est bien l’argent.