Changement de décor, avais-je dis dans le ‘cliff hanger’ de mon précédent message. Je ne croyais pas si bien dire. 80 kilomètres et quelques siècles séparent Jérusalem de Tel Aviv. On passe de la montagne à la mer, de la tradition à la modernité, du culte des écritures au culte du corps, de Rabbi Jacob à Alerte à Malibu.
Et si l’on peut racheter ses péchés en allant à Jerusalem, il semble que Tel Aviv soit un bon endroit pour les commettre.

La kippa omniprésente à Jérusalem se fait rare dans les rues de Tel Aviv – ou alors elle est assortie au t-shirt. Car le telavivien cultive son apparence. Péché d’orgueil ! Ici on troque l’habit noir strict des orthodoxes pour un t-shirt ou un débardeur à la mode. La paire de tongs semble être le nouveau dénominateur commun des habitants.
En fin de journée, le telavivien va entretenir sa forme le long de la mer. La promenade côtière est remplie de joggers. On peut même y parfaire sa musculature grâce aux équipements de muscu mis à disposition sur la plage. Le tout sous le regard des passants et des passantes. A quoi serviraient tous ces efforts s’ils ne généraient pas un peu de péché d’envie ?

Après l’effort, le réconfort. Quoi de mieux que de glandouiller à la terrasse d’un café ? Un petit péché de paresse avec un capuccino. Tel Aviv est la ville des terrasses et des petits cafés. Le petit déjeuner est servi jusqu’à 13h, parfois plus. A croire que les habitants ne quittent les terrasses des cafés que pour aller… au restaurant.

Vous le savez, il n’est pas besoin de nous pousser trop pour que l’on cède au péché de gourmandise. Mais comment résister à la tentation ? Tel Aviv est la Mecque des restos branchés. Dans la salle comme dans l’assiette, tout est original, délicat, excellent. Avec le TimeOut en guise de livre sacré, nous avons sacrifié quelques calories sur l’autel de la gastronomie internationale.

Sinon, vous demandez-vous, qu’est ce qu’on visite à Tel Aviv ? Euuhh… La vieille ville de Jaffa, une sorte de Collioure fondée il y a 4000 ans mais fraîchement retapée à la mode Disney. Dans le centre, des rues bordées de jolis bâtiments de style Bauhaus avec quelques ajouts malencontreux des années 60 (la mairie de Tel Aviv n’a rien à envier à la préfecture de Cergy…). Un ou deux musées mais on n’y est pas allé. Bref, pas grand chose à visiter.

On nous avait prévenu : on ne vient pas à Tel Aviv pour ses monuments ou ses musées mais pour sa douceur de vivre. Et on le confirme : on resterait bien quelques jours de plus à glander en tongs à la terrasse d’un café en choisissant le resto du soir dans TimeOut. Mais il faut déjà rentrer.