Lors de notre dernier mail, nous avions quitté Le Cap sous un soleil relatif. C’était pour mieux retrouver la pluie les jours suivants. Voici la suite de nos aventures entre deux averses.

Dimanche 11 : Franschhoek
Charmante petite ville viticole aux accents français (“la Provence”, “La petite ferme”…), Franschhoek est une destination épicurienne : dégustation de vins et bons restos. Nous nous sommes donc plié – de bonne grâce – aux coutumes locales en goutant pas moins de 15 vins dans la journée et en nous rendant dans le delicieux et bien nommé restaurant “le bon vivant”.
L’alibi culturel de cette journée pluvieuse et arrosée aura été la visite du musée huguenot en l’hommage des quelques protestants français qui ont fuit la France pour le sud de l’Afrique, amenant avec eux leur savoir faire viticole – avec le succès que l’on a pu constater…

Lundi 12 : route vers Knysna
Journée de liaison vers la garden route sous une pluie battante – il faut bien arroser le jardin de temps en temps.
On s’est arrêté en chemin – à la faveur d’une éclaircie – voir les baleines à Hermanus. Et on a vu des baleines comme jamais on n’en avait vu avant.  Ce n’etait pas une vague écume au loin dont on essaie de se persuader qu’elle est l’œuvre d’un hypothétique mammifère marin. Non, à Hermanus, les baleines nagent devant nous à 50 mètres du bord. On les voit se balader, faire la roue. Et en déjeunant au bord de l’eau, on voit passer une maman baleine et son petit. On aurait presque envie de leur jeter un peu de plancton comme au zoo.

Mardi 13 : Knysna et le Tsitsikamma park
Arrivés tard dans la nuit, sous une pluie battante, nous n’avions pas pu prendre la mesure de la vue exceptionnelle, que dis-je “gorgious”, qui s’offrait à nous depuis le salon du bungalow que nous avions loué à Knysna : la mer, la baie, la forêt et les montagnes autour. Marvelous. A peine gâchée par le pluie fine qui continuait à tomber.
Le plan du jour était de faire une petite randonnée dans le parc côtier de Tsitsikamma en comptant sur un arrêt de la pluie à la mi-journée. La météo ne nous a pas fait faux bond et à midi nous marchions, picnic dans le sac, sur un sentier forestier longeant la mer. Bien qu’indiqué comme “difficile” cela semblait de la rigolade a cote de la montée de Table Montain. Rigolade qui fut de courte duree lorsque le sentier s’est transformé en escalade sur les rochers de la berge. On pouvait tout à fait passer sans équipement spécifique mais interdit d’avoir le vertige ou de perdre l’équilibre. Après 4 heures de marche à saute-rocher, Nicolas a résumé le sentiment général par cet aphorisme : “j’en ai ras les baskets”. Je ne suis pas sûr que l’on soit prêt pour les 20 km par jour prévus au parc Kruger…

Mercredi 14 : Oudtshoorn
Oudtshoorn est la capitale mondiale de l’Autruche. Les deux tiers de la population mondiale d’Autruche vivent dans les fermes de la région. A l’époque où l’on se plantait des plumes un peu partout (chapeaux, boa…) Oudtshoorn était le fournisseur des femmes élégantes du monde entier. Aujourd’hui il n’y a plus que le carnaval de Rio qui consomme encore de la plume. La ville respire un air nostalgique de sa grande époque avec ses vieilles maisons des princes de la plumes. Après un détour au musée et un inevitable déjeuner de steak d’Autruche, nous sommes allés visiter une ferme où nous avons pu constater que l’Autruche est un animal etonnant mais complémentement idiot : quand on lui met un sac sur la tête, elle ne voit plus de danger donc elle devient toute docile, elle fait ce que l’on veut. On rêve de pouvoir faire la même choses avec certains humains…

Nous avons rejoint la ville de Prince Albert, où nous avons dormi, via les 30 km de piste caillouteuse et vertigineuse du Swartberg pass. Une route avec des vues exceptionnelles sur les montagnes mais où il vaut mieux ne pas tomber en panne.

Jeudi 15 : en route vers Kimberly
La journée n’est pas finie mais je peux déjà vous en faire le resumé : 650 km de route avec arrivée à la nuit et sous la pluie à Kimberly.