Après une semaine éprouvante, nous voilà enfin en vacances. Je quitte
Iliade pour une Odyssée en mer Égée.
Comme c’est maintenant la coutume, je vous emmène en voyage avec nous
à travers ce compte rendu subjectif de nos aventures. Attachez vos
ceintures, en route pour les îles grecques.
Samedi : Athènes
Les valises bien pleines, c’est avec une certaine appréhension que
nous prenons l’ascenseur en verre qui mène au quai RER de la gare du
Nord. La dernière fois que nous avons pris cet ascenseur avec des
valises, nous nous sommes retrouvés bloqués dedans et nous avons bien
failli rater notre avion. Cette fois ce n’est pas l’ascenseur qui nous
lâche, c’est le RER. Des travaux sur la voie, un bus de remplacement
et 40 minutes de retard qui ne nous font pas rater l’avion mais qui
nous empêchent d’acheter un sandwich.
Résultat : nous en sommes réduits à ingurgiter le frugal repas froid
d’Air France. Un repas servi en quantité modeste mais dans une gamelle
plastique designée par Stark. Je m’imagine les réflexions au marketing
d’Air France : “- Bon, il faut qu’on fasse un truc pour nos repas, ils
sont atroces. – On a qu’à changer le packaging, faisons un truc
branché. – T’as raison : la bouffe est toujours dégueu dans les
endroits branchés, comme ça on aura un positionnement cohérent.”
Atterrissage à Athènes où nous passons la nuit avant de prendre le
bateau le lendemain. L’Athènes d’aujourd’hui n’a rien à voir avec
celle de mes souvenirs. Le centre ville a beaucoup changé, les rues
sales et embouteillées du centre ont laissé la place aux terrasses et
aux rues piétonnes. Anticipant les conseils qu’aurait donné Marlène si
nous avions fait un CitySpeaker d’Athènes, nous nous “perdons dans les
ruelles”. Au coucher du soleil, les rues piétonnes et le jardin public
au pied de l’Acropole forment un décor féérique.
Le soir nous mangeons face aux ruines. Bon, je l’avoue, nous faisons
éclater le “Sylviemètre” avec une collection de mezzes à l’huile
d’olive dont un délicieux mais fort calorique fromage frit. Demain,
ceinture, promis !
Dimanche : Mykonos
Pas de grasse mât’ ! Nous sommes pinqués à 6h30 du mât au Pirée – le
port d’Athènes – pour monter à bord du “Speedrunner 3”, un monstrueux
ferry-catamaran ultra-rapide. A midi, nous sommes sur le port de
Mykonos.
Que dire sur Mykonos ? C’est blanc, c’est bleu, c’est beau, c’est
branché. Et c’est hors saison aussi. Les immenses terrasses sont aux
¾ vides, les ruelles ne sont pas bondées et les prix ahurissants
sont adoucis. Jusqu’à 80% de réduc dans certains magasins
branchouilles : le t-shirt à 135 (non ce ne sont pas des drachmes…)
devient enfin raisonnable à 27 euros. Les cocktails restent à 10 euros
mais la vue sur le coucher du soleil fait passer la pilule.
A Mykonos, nul besoin de suivre les conseils de Marlène pour se perdre
dans les ruelles : il est impossible de ne pas se perdre ! Malgré nos
plans et nos guides, on tourne en rond et on se perd plus d’une fois.
Une bonne manière de découvrir le meilleur de la ville : ses ruelles
étroites, ses centaines d’églises, ses boutiques de vêtements top
fashion et ses petites terrasses. Déambulation, soldes, farniente, tel
est donc notre programme du dimanche.
Et puis, comme promis, nous sommes raisonnables. Le succulent foie de
veau et les petits calamars grillés ne font pas bipper notre
Sylviemètre. Et le Mojito, ça compte pas, c’est des légumes verts…
Lundi : Mykonos
C’est juchés sur un quad que nous quittons la ville pour partir à la
découverte de l’intérieur de Mykonos. Une petite église avec son pope
facétieux qui se prête avec sourire aux photos des touristes japonais,
un petit monastère (fermé) et des paysages pelés donnant sur la mer…
De quoi satisfaire nos envies de culture avant d’aller se faire rôtir
sur une plage.
Que dis-je ? Sur LA plage ! Super Paradise, la plage de toutes les
fêtes et de toutes les excentricités. Enfin, il paraît… Parce que
là, hors saison, l’ambiance est plutôt raplapla. L’emplacement au fond
d’une crique reste sublime mais la fête extravagante n’est pas au
rendez-vous. Le pauvre DJ tout bronzé enchaîne les disques sans
conviction et personne n’a l’intention de venir se trémousser. Seul un
monsieur exhibant fièrement son “Prince Albert” dans le coin naturiste
au bout de la plage tente de maintenir la réputation ‘olé olé’ de
cette plage. (Remarque : pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un
“Prince Albert”, sachez que c’est un piercing mais je vous déconseille
de faire la recherche au bureau, vous ne trouverez pas que des photos
du Prince de Monaco…).
Le soir en ville, mêmes constations : la plupart des bars sont vides
malgré leur sonos hurlantes et les boîtes branchées indiquées par les
guides ont fermé boutique jusqu’à la saison prochaine. La Mykonos
festive ne vit que deux mois par an et la période d’hibernation est en
train de commencer.
Mardi : Mykonos/Delos
Petite île au centre des Cyclades et à quelques kilomètres de Mykonos,
Delos n’a plus d’habitants depuis des siècles. Seuls quelques
archéologues et des meutes de touristes viennent troubler le calme de
ses vieilles pierres.
On y retrouve tout : les ruelles, le théâtre à deux pas des grandes
maisons des riches banquiers et commerçants, les temples dédiés aux
différents dieux grecs et même égyptiens et syriens parce que l’argent
n’a pas de religion. Bref une petite ville riche en ruine, largement
détruite par des siècles de vent.
En parlant du vent, il s’est sérieusement levé pendant que nous sommes
à Delos et le retour vers Mykonos s’en trouve pour le moins agité. La
plupart des touristes semblent s’amuser des grosses vagues, marquant
d’un “ouahhh” chaque creux comme dans un manège qui fait peur à la
fête foraine. Nous, on aime pas les manèges qui remuent le ventre.
Surtout quand ils durent une heure.
Pour nous remettre de nos émotions, nous nous offrons un bon resto le
soir à Mykonos. Nous sacrifions le Sylviemètre sur un autel dédié à
Poséïdon dans l’espoir d’une mer plus clémente pour le lendemain.