A moins de vouloir se jucher sur des gyropodes à roulettes, Prague se visite à pied. Ça tombe bien, on en a deux (chacun). Le cœur touristique se concentre de part et d’autre du Pont Charles. Ça tombe bien encore, notre appart est idéalement a deux pas du pont. Toutes les conditions sont donc réunies pour partir à l’attaque de la ville.
Toutes ? Non … La météo reste imprévisible et capricieuse. Notre première visite, le château de Hradcany, offre le double avantage d’être superbe et majoritairement à l’abri. Il offre une superbe vue sur la vieille ville et sur les nuages noirs qui menacent. L’après-midi nous évitons les averses en déambulant dans les rues bordées de maisons baroques et colorées de Mala Strana qui nous apportent notre ration d’églises dorurées et de façades finies façon chantilly.
Notre hôte nous avait prévenu : plus on approche du week end, plus il y a de monde. Et effectivement le Pont Charles se rempli de plus en plus au fil des jours, au point que la circulation y devient difficile.
Il faut dire qu’ici le touriste moyen se déplace en troupeau : groupes scolaires, groupes de vieux, groupes de chinois. Sur la grande place, il faut naviguer entre les troupeaux de touristes cornaqués par un guide à parapluie qui susurre des explications à l’oreillette de ses brebis touristiques par le truchement d’un émetteur. A chaque heure pile, la petite animation de l’horloge de la Vieille Ville provoque des attroupements dignes de concerts de rock.
Une fois vus les « 3 étoiles » du guide Vert, nous avons fuit les sentiers trop battus par les sabots touristiques. A l’écart de la Vieille Ville, au petit marché flottant le long de la Vltava, on parle tchèque en faisant ses provisions (et même tchèque sans provisions…). A l’autre bout de la ville, le didactique musée de l’histoire de la ville a injustement été écarté des circuits tour-opérés. Il est tellement calme qu’il a fallu réveiller une caissière pour avoir un billet. Clou du tourisme alternatif, les maisons cubistes (assez moche, il faut le dire) situées dans un quartier paumé des faubourgs de Prague n’ont certainement jamais vu passer de troupeau de touristes à oreillettes. Heureusement que nous sommes là pour visiter ce patrimoine méconnu !