Inspirés par Hugo, Michelin et Beaudelaire,
Telle une toile de Watteau, embarquons pour Cythère !
Voilà que les vers fusent, c’est une croisière, ma muse,
Qui nous pose, à l’heure dite, sur l’île qui fut maudite.

Où sont passés Aphrodite et tous ses cupidons ?
Où sont donc les touristes quand on est hors saison ?
Les plages nues et désertes. Les portes closes des maisons.
La nature est inerte, ça sent l’hibernation.

Grande soeur de Ouessant en Méditerranée,
L’ile de l’amour languie, sa saison c’est l’été.
Rebattue par les vents, asséchée au soleil,
Aujourd’hui engourdie, Kythira se réveille.

On sent poindre le printemps dans cette lande triste,
Les fleurs prennent leur temps, les buissons sont stoïques.
Les terrasses sont belles, les ruines romantiques,
Elles attendent le soleil, elles rêvent de touristes.

Et nous sommes là déjà, voyageurs prématurés
Foulant l’île d’Aphrodite, par un ciel contrasté,
Les splendeurs de cette île, pour nous seuls dévoilées,
Sous un vent où les drones ne devraient pas voler.

L’Embarquement pour Cythère, Watteau

PS :
La poésie en tongs fait des vers imparfaits :
Des pieds qui diphtonguent, leurs nombres incomplets.
Ne comptez pas les pieds ! nous dit le mille-patte,
Le rythme est syncopé, l’alexandrin s’éclate.