Sur le papier, Torre del Lago a tout pour plaire. Dans un mouchoir de poche, on nous y promet un accès aux tours plus ou moins penchées de Pise et Lucques, des plages magnifiques sises dans un écrin de verdure et de « folles » nuits dignes d’Ibiza ou Sitges. Les guides nous ont vendu le tiercé gagnant : culture, nature, biture. Des journées ensoleillées et des nuits endiablées. On allait voir ce qu’on allait voir !

Le doute aurait pu se glisser quand on a appelé le camping pour réserver deux nuits : « Venez quand vous voulez, pas besoin de réserver… » nous a-t-on répondu, trahissant le remplissage sous-optimal de l’établissement.

Les établissements nocturnes qui font la réputation des lieux viennent se nicher entre la plage et la forêt qui longe la mer, loin des habitations. Ce qui est sympa pour les voisins, il paraît qu’à la belle saison la fête déborde sur la rue, sur la plage et même dans la forêt. Il paraît… Car en ces temps de distanciation sociale, les choses sont différentes : les bars sont équipés de sens uniques pour passer commande au comptoir. Et on est prié de porter un masque sur la piste de danse. On ne rigole pas avec les gestes barrières !

Mais du coup on ne rigole pas du tout. Il n’y a pas un chat qui se trémousse et ça ne déborde pas beaucoup sur la rue. Ici comme ailleurs, la fête est malade du coronavirus.

Si on nous a survendu la nuit, le jour tient ses promesses : la tour de Pise est bien penchée !

Sauf que le covid est aussi passé par là. En plus du masque, du lavage de mains et de la prise de température, on nous a distribué un collier qui bipe quand on est à moins d’un mètre d’un autre touriste. Autant dire que dans le petit escalier en colimaçon qui monte à la tour comme sur la plateforme exiguë (et penchée) au sommet, ça bipait de tous les côtés !!

On n’ose imaginer la mise en place de ce système en boîte de nuit !

Finalement, le seul endroit où on est vraiment peinard, c’est sur la plage. Elle est immense et superbe. Avec une petite forêt qui la sépare du tumulte de la civilisation. La nature, elle, se moque du Covid.