J’espère que vous avez bien révisé votre histoire grâce au billet précédent. On fait révision générale ! Notre voyage commence en effet par une orgie de vieilles pierres antiques. Dès potron minet, nous sautons dans le pot de yaourt grec qui nous sert de voiture et filons sur l’autoroute à remonter le temps. Premier arrêt, moins 800 : Corinthe.
« No licet adire Corinthum » (« Il n’est pas donné à tout le monde d’aller à Corinthe ») disait-on à l’époque où Paul (l’apôtre de la Bible, pas le boulanger) prêchait à Corinthe. Du temps de Paul, vers le 2ème siècle après son boss JC, Corinthe était connue pour ses deux ports et pour la qualité – et le prix exorbitant – des « prestations tarifées » que l’on pouvait y trouver. On raconte que l’apôtre s’était fortement érigé contre ces spécialités locales.
De nos jours, plus de prostituées pour s’adosser aux colonnes corinthiennes mais il n’est toujours pas donné à tout le monde d’aller à Corinthe. En effet, les touristes peu attentifs peuvent trouver porte close lorsqu’ils consultent les horaires d’ouverture dans un guide périmé (acheté à l’époque de Cityspeaker, presque l’Antiquité…). Après un essai infructueux hier, nous revoilà donc à Corinthe, aux bons horaires.
L’histoire de ces ruines s’étale de -800 av. JC (saison 2) jusqu’à l’époque romaine (saison 4). Y’a de beaux restes et les coquelicots de la fin du mois d’avril leur donnent un aspect romantique.
En parlant de colonnes : sauvez-vous me dire si cette colonne est dorique, ionique ou corinthienne ?
Je vous donne un indice : on est à Corinthe…
On reprend l’autoroute pour remonter un peu plus loin dans le temps. Deuxième stop, -1300 : Mycènes.
Mycènes est la ville centrale de l’épisode 1, le berceau de la civilisation mycénienne. Et cette fois-ci, on a vérifié les horaires sur internet avant de venir. On peut même se permettre de penser que l’apôtre Paul, s’il avait eu internet, aurait fait pareil. Et il aurait sans doute trouvé sur internet plein de sites contre lesquels s’ériger…
(Rangée de bites trouvées dans les ruines de Corinthe, pas de quoi s’ériger !).
Troisième arrêt, un peu plus proche dans le temps, -400 : Epidaure. Si aujourd’hui Epidaure est surtout connu pour son théâtre, à sa grande époque, il était célèbre pour le culte d’Asclépios et les guérisons que celui-ci prodiguait. On venait de toute la Grèce pour se faire guérir à Epidaure.
Et pour s’occuper en attendant la guérison miraculeuse, on allait au théâtre. Le business de la santé marchait à fond dans l’antiquité, et les prêtres d’Epidaure ont fait agrandir le théâtre plusieurs fois. Le sanctuaire était encore en activité au 2ème siècle quand Paul était dans la région. L’histoire ne dit pas si Paul est passé se faire une petite cure et une pièce à Epidaure. On peut porter la bonne parole et avoir besoin de se ressourcer de temps en temps.